• ~ BARBEY D’AUREVILLY STIGMATISE « LES MISERABLES » DE VICTOR HUGO

     

    BARBEY  D’AUREVILLY  STIGMATISE

    « LES MISERABLES » DE VICTOR HUGO

     

    Barbey d’Aurévilly n’aimait pas Victor Hugo (qui le lui rendait bien). Il a adressé des flèches très acérées à son roman le plus célèbre, Les Misérables, dont il reprouvait à la fois le style (mélodramatique à l’excès) mais aussi le contenu, le qualifiant de « livre le plus dangereux de son temps ».

    Illustration : couverture des Misérables.

    C’est dans un article publié en 1862, lors de la sortie de la première édition des Misérables, que Barbey sort sa « grosse artillerie » pour attaquer Hugo, à l’époque en exil dans les îles Anglo-Normandes, parfaitement visibles de la côte est de « son » département de la Manche. Cette relative proximité géographique n’avait pas calmé les ardeurs du « Connétable des lettres » : est-il nécessaire de rappeler qu’à cette époque, sans idolâtrer Napoléon III, il s’accommodait parfaitement du II Empire qui, à ses yeux, présentait au moins l’avantage de faire obstacle à la République (et à la démocratie) et d’assurer l’ordre avec une main de fer (certes, en train d’être enfilée dans un gant de velours par son évolution libérale…), tandis qu’Hugo restait un adversaire irréductible de « Napoléon le petit » ? Chez Barbey, les considérations politiques, bien que rarement évoquées dans ses critiques littéraires, sont souvent présentes en arrière-fond…

    Concernant le style de ce « roman-univers », Barbey annonce déjà les critiques qui lui seront adressées plus tard : André Gide, par exemple, affirmant que Hugo était « le plus grand de nos romanciers…hélas !». Cet « hélas ! » est imputable au fait que M. Hugo, comme l’écrivait Barbey, « intervient incessamment de sa personne. Or, l’intervention personnelle d’un conteur dans ses récits, donne à ces récits éternellement l’air de préfaces. Il faut qu’ils soient impersonnels dans le roman, ou faits par une personne du roman même ». (…) « M. Hugo interrompt son récit » poursuit Barbey, « l’arrête, le coupe de réflexions, de contemplations qui durent parfois tout un chapitre – puis il le reprend, ne le rattache pas, ne le recolle pas, mais l’égaille, le déraille et l’égaille. Il fait ce qu’il veut ».

    Umberto Eco dira que Victor Hugo était « un fou qui se prenait pour Dieu ». Investi d’une mission quasi divine, le grand romancier était en effet convaincu d’avoir été chargé de tracer « la » voie du Bien à l’humanité toute entière. Il en recevra d’ailleurs la confirmation définitive à Guernesey, lors d’un entretien (en français…) autour de sa table tournante, avec Jésus en personne…

    Barbey avait raison : les longues dissertations « hors texte » de Victor Hugo fatiguent, aujourd’hui plus encore qu’au XIXème siècle. On comprend que Barbey, très attaché au style « enchâssé » (des récits intégrés dans d’autres récits, excluant tout conteur « omniscient » dictant sa loi) – style qui constitue sa marque distinctive – en ait été profondément irrité. Et il ne fut pas le seul : Flaubert aussi se déclara déçu par Les Misérables, lui qui voulait à tout prix que le narrateur disparaisse du récit, se limitant à « enregistrer » la réalité. Avant lui, un autre grand écrivain romantique, Stendhal, avait écrit que le roman doit être « un miroir qu’on promène le long d’une route ». Or, pour Hugo, le roman (en tout cas les siens…) c’est un miroir placé… devant son propre portrait. 

    Autre chose que Barbey ne supporte pas chez Hugo, c’est son sentimentalisme. Il considère l’évêque Myriel, Fantine et surtout Jean Valjean, comme de véritables caricatures. Un évêque qui s’agenouille devant un conventionnel, lui demandant de le bénir ? Un ancien bagnard qui se « convertit » à l’honnêteté, jusqu’à devenir maire de Montreuil-sur-Mer ? Invraisemblable ! Il compare Valjean à un autre ancien célèbre bagnard de la littérature, le Vautrin de Balzac, dont il souligne la complexité et le réalisme. Il accuse Hugo de vouloir faire disparaître la législation pénale au bénéfice d’un vague et démagogique sentimentalisme. « Cette vieille et niaise idée », écrit-il, « innocente en tant de livres imbéciles, a perdu de sa niaiserie et de sa sénilité par l’audacieuse façon dont M. Hugo la pose et l’exploite (…). Le dessein de M. Hugo est de faire sauter toutes les institutions sociales, les unes après les autres, (…) avec des larmes et de la pitié ».

    La conclusion de l’article de Barbey est sans appel : « Les Misérables ne sont pas un beau livre, et de plus c’est une mauvaise action ».

                                                                                 Julien SAPORI

    POST-SCRIPTUM. J’adore Les Misérables de Victor Hugo, et je regrette que Barbey n’ait pas saisi que ce roman-univers est un des plus beaux de la littérature mondiale. Hélas !


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    1
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